Assistants parlementaires du FN : Marine Le Pen jugée en appel du 13 janvier au 12 février 2026
Paris (France), 8 sept 2025 – Le procès en appel de l’affaire des assistants parlementaires européens du Front national (devenu Rassemblement national, RN) se tiendra du 13 janvier au 12 février 2026, a annoncé lundi la cour d’appel de Paris. Un calendrier scruté de près, à moins de deux ans de la présidentielle de 2027.
Admin MapResse
08/09/2025 15:20
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Marine Le Pen, présidente du RN et cheffe des députés de son groupe à l’Assemblée nationale, doit être rejugée aux côtés de 11 autres prévenus pour détournement de fonds publics au préjudice du Parlement européen. En mars dernier, le tribunal correctionnel de Paris l’avait condamnée à quatre ans de prison dont deux ferme, 100 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité, assortie de l’exécution immédiate de cette dernière peine.
Un “système” entre 2004 et 2016
Les juges avaient estimé que le parti avait mis en place un « système organisé » pour rémunérer, sur les crédits européens, des permanents politiques du FN entre 2004 et 2016, pour un préjudice évalué à 3,2 millions d’euros.
Au total, 24 personnes et le parti en tant que personne morale avaient été condamnés en première instance. Mais seuls douze prévenus, ainsi que le RN, ont choisi de faire appel, parmi lesquels Louis Aliot (maire de Perpignan), Julien Odoul (député), Nicolas Bay (eurodéputé), ainsi que deux figures historiques du mouvement, Wallerand de Saint-Just et Bruno Gollnisch.
Calendrier judiciaire resserré
Malgré l’encombrement de ses dossiers, la cour d’appel a retenu une audience de cinq semaines, avec un délibéré attendu pour l’été 2026.
L’avocat de Marine Le Pen, Me Rodolphe Bosselut, avait plaidé pour un report après les élections municipales de mars 2026 afin d’éviter toute « interférence » entre calendrier judiciaire et politique. Mais le parquet général a obtenu un examen dès janvier, arguant qu’il fallait « tenir le plus à distance possible » l’échéance présidentielle du printemps 2027.
Une onde de choc politique
La condamnation de Marine Le Pen avait provoqué une onde de choc. Dans son camp, elle avait été dénoncée comme « une décision politique », tandis que certains adversaires – à l’image de François Bayrou – avaient dit leur « trouble » devant une exclusion immédiate de la vie électorale.
En l’état, la présidente du RN reste inéligible, ouvrant la voie à un possible scénario alternatif pour la présidentielle de 2027. Le nom de Jordan Bardella, actuel président du RN, revient avec insistance comme « plan B » potentiel si l’appel ne levait pas cette épée de Damoclès.
Contexte européen
Cette affaire des assistants parlementaires avait été ouverte en 2015 par l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) avant d’être transmise à la justice française. Elle s’inscrit dans une série de contentieux entre le RN et Bruxelles sur la gestion des fonds publics.
En parallèle, le RN doit également affronter un autre procès attendu en 2026 dans l’affaire des prêts russes et hongrois, où le financement du parti est scruté de près.
Une présidentielle sous tension
Avec ce procès en appel programmé début 2026 et un jugement attendu quelques mois plus tard, la stratégie du RN pour 2027 reste suspendue à la décision des juges.
Marine Le Pen, trois fois candidate malheureuse à l’Élysée, assure vouloir « aller jusqu’au bout » malgré les obstacles. Ses adversaires politiques, eux, voient dans ce calendrier « un test grandeur nature de la capacité du RN à survivre politiquement sans son emblématique cheffe ».
Source: Mapresse.info by Afp
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