Tuesday 16 September 2025 Retour à l'accueil
International - Diplomatie

"Nous ne sommes pas là pour négocier notre survie" : l’Afrique face à l’urgence climatique à Addis-Abeba

Addis-Abeba, Éthiopie – Plus de 40 chefs d’État et de gouvernement africains se sont retrouvés ce lundi 8 septembre pour la deuxième édition du Sommet africain sur le climat. L’événement, qui se déroule sur deux jours au Centre de conférences international de la capitale éthiopienne, n’est pas seulement un lieu de plaidoyer : il est aussi un signal clair que l’Afrique entend peser dans les négociations climatiques mondiales, au moment où la COP30 approche à grands pas.

Admin MapResse
08/09/2025 17:02
13 vues
"Nous ne sommes pas là pour négocier notre survie" : l’Afrique face à l’urgence climatique à Addis-Abeba
Le continent, qui contribue à peine à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, subit pourtant de plein fouet les impacts du réchauffement climatique. Selon les estimations, les catastrophes climatiques coûtent chaque année 2 à 5 % du PIB des pays africains, tandis que d’ici 2030, jusqu’à 118 millions de personnes parmi les plus vulnérables pourraient être confrontées à des sécheresses sévères, inondations et vagues de chaleur extrême. De la survie à la construction d’une économie climatique Au-delà du constat alarmant, le sommet illustre un changement de posture : l’Afrique ne se positionne plus uniquement comme victime du changement climatique. Comme l’a rappelé le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed : « Nous ne sommes pas là pour négocier notre survie, mais pour construire la future économie climatique mondiale ». Cette déclaration traduit une stratégie claire : mettre en avant les atouts du continent. L’Afrique possède la population la plus jeune et la plus créative au monde, un secteur solaire en forte croissance, des puits de carbone naturels avec ses forêts et tourbières, ainsi que des terres arables et des gisements de minéraux indispensables aux technologies vertes. Autrement dit, elle ne veut plus se contenter de réclamer des aides ou des financements, mais entend devenir un acteur incontournable de la transition écologique globale. L’unité africaine comme levier stratégique Le sommet vise également à montrer l’unité du continent. La signature d’une déclaration commune à l’issue de ces deux jours de travaux sera un signal fort envoyé à la communauté internationale et aux investisseurs. Cette unité est stratégique dans un contexte où l’élan mondial pour le climat connaît un ralentissement et où les aides au développement se font plus rares. Le précédent sommet africain sur le climat avait déjà marqué les esprits avec des engagements ambitieux : passer de 56 à 300 gigawatts d’énergies renouvelables d’ici à 2030, et mobiliser plus de 23 milliards de dollars d’investissements pour les projets verts. Cette fois, les dirigeants africains semblent vouloir aller plus loin, en mettant en avant non seulement les besoins mais aussi le potentiel économique du continent. À deux mois de la COP30 : un moment clé pour l’Afrique Le timing du sommet n’est pas anodin. À deux mois de la COP30, prévue du 10 au 21 novembre en Amazonie brésilienne, l’Afrique cherche à renforcer son influence et à rappeler que les pays riches ont des responsabilités financières et technologiques. Mais au-delà de ces plaidoyers, la stratégie est claire : l’Afrique veut être reconnue comme un partenaire actif dans la construction de l’économie verte mondiale, capable de transformer sa jeunesse, ses ressources et son innovation en opportunités économiques durables. En définitive, ce sommet illustre une mutation dans la diplomatie climatique africaine : d’un rôle de victime à un rôle d’acteur clé. La question demeure : cette nouvelle posture sera-t-elle suffisante pour faire plier les puissances polluantes et attirer des financements massifs avant la COP30 ? Les semaines à venir fourniront un premier indicateur

Source: Mapresse.info by RFI

International - Diplomatie Afrique de l'Ouest Actualités

Articles similaires

Ne manquez rien de l'actualité

Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir les dernières nouvelles