Côte d’Ivoire : Vers une charte nationale pour promouvoir l’éducation financière

La rencontre a réuni des représentants d’institutions publiques, d’établissements financiers et de partenaires techniques, autour d’un diagnostic partagé sur les défis de l’éducation financière. « Il s’agit de créer un cadre inclusif, transparent et coordonné pour doter les populations, en particulier les femmes et les jeunes, des outils nécessaires à une meilleure gestion de leurs finances », a déclaré la présidente de la Fondation, Leticia N’Cho-Traoré.

La charte, qui sera signée officiellement lors du 8e Salon de l’épargne, de l’investissement et du patrimoine (SEIP) prévu les 24 et 25 septembre à Abidjan, visera à établir des engagements collectifs, mesurables et durables. Les signataires s’engageront notamment à renforcer l’accès à l’information financière, développer des programmes de sensibilisation adaptés et favoriser la confiance entre citoyens et institutions financières.

Un déficit de culture financière en Côte d’Ivoire

Selon la Banque mondiale, près de 70 % des adultes en Afrique subsaharienne n’ont pas accès à des services financiers formels. En Côte d’Ivoire, malgré la progression de l’inclusion financière portée par le mobile money (plus de 50 % des adultes y ont recours), de larges segments de la population demeurent exclus du système bancaire classique.

Des enquêtes nationales révèlent également une méconnaissance généralisée des notions de base comme l’épargne, le crédit responsable ou l’assurance, limitant la capacité des ménages à planifier et sécuriser leur avenir financier. Ce déficit de culture financière accroît la vulnérabilité face au surendettement, aux arnaques et aux chocs économiques.

Une dynamique régionale

L’initiative s’inscrit dans un mouvement plus large porté par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), qui plaident pour une généralisation des programmes d’éducation financière afin de soutenir l’inclusion économique et réduire les inégalités.

La Côte d’Ivoire, première économie de la zone, ambitionne de devenir un modèle en la matière en dotant le pays d’un cadre de concertation pérenne entre acteurs financiers, pouvoirs publics et société civile.

Avec la future charte, les promoteurs espèrent jeter les bases d’une stratégie nationale d’éducation financière, capable d’accompagner la croissance de l’épargne domestique et de renforcer la résilience des ménages ivoiriens face aux crises économiques.