Le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, a précisé que l’accueil de ces personnes expulsées répondait à des motifs humanitaires, et non à une quelconque coopération avec les politiques migratoires américaines. « Nous acceptons les personnes expulsées vers un pays tiers uniquement pour des raisons humanitaires. Nous n’avons reçu aucun dollar des États-Unis et nous avons clairement fait savoir que nous n’accepterions aucune compensation », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse à Accra.
Cependant, la décision ghanéenne a été critiquée par des avocats et certains gouvernements. Le Nigeria a indiqué n’avoir pas été informé de l’arrivée de ses ressortissants au Ghana, alors que les Nigérians expulsés des États-Unis sont habituellement renvoyés directement à Abuja. Samantha Hamilton, avocate des migrants, a dénoncé une violation des procédures régulières : « Ces personnes n’ont pas été informées de leur destination et leur expulsion vers le Ghana n’était pas conforme aux principes d’une procédure régulière ».
Aux dernières nouvelles, quatre des 14 hommes originaires d’Afrique de l’Ouest se trouvent toujours au Ghana et n’ont pas été rapatriés dans leur pays d’origine. Selon leurs avocats, certains pourraient y faire face à des persécutions ou à des tortures, laissant leur situation précaire et incertaine.
Cette affaire survient dans un contexte régional où les expulsions depuis les États-Unis vers l’Afrique suscitent des débats sur la protection des droits des migrants et la coordination entre pays ouest-africains.
MC/MPI