RDC – Kinshasa : décès d’une jeune femme, des hôpitaux accusés de refus de soins
Kinshasa-RDC (Mapresse.info) – Le décès d’une jeune diplômée, Divine Kumasamba, dans la nuit du 8 au 9 septembre à Kinshasa, a provoqué une onde de choc en République démocratique du Congo (RDC). Sa famille accuse deux cliniques privées de la capitale – le centre médical Diamant et l’hôpital HJ – d’avoir refusé de la prendre en charge en urgence faute de paiement immédiat de frais d’admission.
Selon le témoignage de ses proches, la patiente, souffrant de violentes douleurs abdominales, a été conduite d’abord au centre médical Diamant, qui aurait exigé une caution de 5 000 dollars avant toute prise en charge. Une avance de 500 dollars proposée par la famille a été rejetée. Transportée ensuite à l’hôpital HJ, les proches affirment qu’une nouvelle demande de 2 000 dollars leur a été opposée. Divine Kumasamba est finalement décédée peu après son transfert à l’hôpital Saint-Joseph, établissement public géré par l’Église catholique.
Fermeture temporaire et enquête
Face au tollé, le ministère de la Santé a ordonné la fermeture des services d’urgence des deux cliniques incriminées « jusqu’à nouvel ordre » et annoncé l’ouverture d’une enquête administrative par l’Inspection générale de la santé. « Le refus de stabiliser une urgence vitale est inacceptable », a déclaré Yuma Ramazani, secrétaire général du ministère, dénonçant des « pratiques abusives » contraires à l’éthique médicale.
Réactions en chaîne
L’affaire suscite une forte indignation dans l’opinion. Le Mouvement national des consommateurs lésés a dénoncé « un système où la santé est devenue un luxe » et appelé à une manifestation devant le siège du gouvernement. Plusieurs responsables politiques de l’opposition ont évoqué des précédents similaires.
L’opposant Ados Ndombasi rappelle avoir déposé en 2022 une proposition de loi sur l’organisation des soins d’urgence, jamais examinée par l’Assemblée nationale. « Chaque année, des milliers de Congolais meurent faute d’accès aux urgences. Il faut agir en profondeur et en urgence », a-t-il réagi.
Les hôpitaux se défendent
Dans un communiqué, le centre médical Diamant a rejeté les accusations de refus de soins et affirmé qu’« aucun cas de non-assistance à personne en danger » n’a été constaté. La direction de l’hôpital HJ n’a pas encore communiqué.
Un problème structurel
En RDC, les soins hospitaliers restent largement privatisés et hors de portée d’une grande partie de la population. Selon l’OMS, plus de 70 % des dépenses de santé sont supportées directement par les ménages, rendant les urgences médicales particulièrement difficiles d’accès.
Source: RFI
RD Congo (MapResse.info)
