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Société - Santé Urgent

TikTok dans le collimateur : la France saisit la justice, l’Afrique alerte sur des dérives similaires

Abidjan-Côte d'Ivoire (Mapresse.Info) - Un rapport parlementaire français, présenté cette semaine, met en cause l’application TikTok pour ses effets jugés nocifs sur les mineurs. Selon la commission d’enquête présidée par le député Arthur Delaporte, le réseau social chinois « expose en toute connaissance de cause » des millions de jeunes à des contenus dangereux. La justice française a été saisie pour « mise en danger de la vie des utilisateurs ».

Admin MapResse
11/09/2025 16:53
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TikTok dans le collimateur : la France saisit la justice, l’Afrique alerte sur des dérives similaires

Cette alerte résonne également en Afrique, où les autorités observent une recrudescence de contenus problématiques sur la plateforme, malgré les efforts affichés par TikTok pour renforcer sa modération.

 

En France, un rapport accablant

 

La commission d’enquête sur les effets psychologiques des réseaux sociaux chez les mineurs dresse un constat sévère. TikTok expose les enfants à des vidéos violentes, hypersexualisées et à des « défis » pouvant mettre leur santé en péril. L’application est largement utilisée dès l’âge de 12 ans, malgré une interdiction officielle aux moins de 13 ans.

Les conséquences sont documentées : troubles du sommeil, baisse de concentration scolaire, anxiété et risques dépressifs.

 

Parmi ses recommandations, la commission propose d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans, d’instaurer un couvre-feu numérique pour les 15-18 ans, et de responsabiliser juridiquement les plateformes.

 

En Afrique, mêmes inquiétudes

 

En Afrique subsaharienne, l’usage de TikTok explose, notamment chez les adolescents. Mais plusieurs dérives inquiètent :

 

Kenya : une enquête de la BBC a révélé que des adolescentes de 15 ans diffusaient des livestreams à caractère sexuel via TikTok, sollicitées par des adultes. Le gouvernement kényan a lancé une enquête et menace la plateforme de sanctions.

Nigeria : TikTok a supprimé plus de 3,6 millions de vidéos jugées dangereuses au premier trimestre 2025, preuve de la multiplication des contenus problématiques.

Afrique subsaharienne : selon les données de l’entreprise, plus de 8 millions de vidéos « nocives » ont été retirées fin 2024, 99,5 % avant même d’être signalées par les utilisateurs.

 

Ces chiffres, bien qu’ils montrent l’action de la modération, illustrent aussi l’ampleur des contenus inappropriés circulant dans la région.

 

Régulation en question

 

Alors que l’Union européenne envisage de nouvelles règles pour protéger les mineurs en ligne, de nombreux pays africains restent en retard sur la régulation des plateformes numériques. Les autorités locales peinent à surveiller un écosystème numérique en forte croissance, où TikTok devient à la fois un outil de divertissement, d’expression culturelle et, parfois, un canal d’exploitation.

 

« La jeunesse africaine est exposée aux mêmes risques qu’ailleurs, mais avec moins de moyens de contrôle et de sensibilisation », souligne un chercheur en communication numérique à l’Université de Lagos.

 

Un enjeu mondial

 

Le débat sur TikTok illustre un défi partagé : comment protéger les mineurs face à une plateforme dont l’algorithme, extrêmement addictif, privilégie la viralité au détriment de la sécurité ?

 

En France comme en Afrique, la question n’est plus de savoir si TikTok est dangereux pour les jeunes, mais comment encadrer son usage sans priver des millions d’adolescents d’un espace devenu incontournable dans leur quotidien numérique.

Source: Mapresse.info

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