Dans un communiqué, la représentation diplomatique dit avoir suivi « avec stupéfaction » l’épisode de l’émission Enquête, reprochant aux journalistes de n’avoir consulté ni entendu les autorités ivoiriennes. Elle rejette « toute assimilation abusive entre la criminalité d’individus isolés et une prétendue mafia ivoirienne », dénonçant une « stigmatisation inacceptable » pour ses ressortissants au Canada.
L’Ambassade rappelle que la Côte d’Ivoire lutte elle-même contre les réseaux criminels transnationaux, notamment la cybercriminalité, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, conformément à ses engagements internationaux. Elle estime que « l’implantation et la prospérité » de tels réseaux au Canada s’expliquent avant tout par « des failles structurelles locales », comme le contrôle insuffisant des permis d’études ou la traçabilité limitée des flux financiers.
Tout en soulignant que « la très grande majorité » des Ivoiriens vivant au Canada sont des citoyens respectueux des lois et intégrés, la diplomatie ivoirienne invite les médias canadiens à « éviter les amalgames » et appelle au renforcement de la coopération bilatérale pour lutter efficacement contre la criminalité transnationale.
Le reportage mis en cause, réalisé par Pier-Luc Latulippe et présenté par Marie-Maude Denis sous le titre « Sur la piste des grands fraudeurs », présente Montréal comme une plaque tournante d’activités illégales attribuées à un réseau ivoirien. Selon Radio-Canada, celui-ci serait impliqué dans des fraudes sentimentales, la fabrication de faux documents, le blanchiment d’argent et l’exportation de véhicules volés vers l’Afrique de l’Ouest.
MC/MPI