Ces personnes faisaient partie d’un groupe de onze migrants, originaires notamment du Nigeria, du Togo, du Mali, du Liberia et de la Gambie, arrivés au Ghana après leur expulsion des États-Unis. Elles avaient saisi la Haute cour d’Accra pour dénoncer leur détention sans procès et tenter d’empêcher un renvoi forcé.
Selon leur conseil, Maître Olivier Barker-Vormawor, les expulsions ont eu lieu avant même la fin de l’examen de leurs recours. « Elles demandaient toutes l’asile aux États-Unis et avaient indiqué être menacées pour des raisons politiques, religieuses ou liées à leur orientation sexuelle », a-t-il affirmé.
Une seule personne aurait été remise en liberté au Ghana et confiée à un proche, tandis que six ont été conduites au Togo. Le sort des autres reste incertain. Les avocats comme les ONG de défense des droits humains peinent à suivre ces transferts organisés dans la plus grande discrétion.
Ces renvois interviennent dans le cadre d’un accord conclu entre Accra et Washington pour accueillir des migrants ouest-africains expulsés des États-Unis. Un premier groupe de 14 personnes avait été admis début septembre, provoquant une vive controverse politique au Ghana, l’opposition accusant le gouvernement d’avoir agi sans consulter le Parlement.
Le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, a confirmé la semaine dernière que 40 autres expulsés devaient encore arriver dans les prochains jours. Il a défendu une décision « fondée sur des considérations humanitaires », tout en rejetant l’idée d’une approbation de la politique migratoire de l’administration Trump.
Depuis le mois de mai, plusieurs pays africains – dont le Soudan du Sud, l’Eswatini, le Rwanda et l’Ouganda – ont signé des accords similaires avec Washington, permettant le transfert de migrants renvoyés des États-Unis vers des États tiers.
