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La joaillerie et l’Afrique : une histoire en marche

Abuja(Nigeria )-Solange Boccovi propose des pierres de couleurs de haute qualité provenant d’Afrique. Sa collaboration avec la créatrice Maria Kovadi met en lumière la beauté des gemmes du Nigeria.

Admin MapResse
09/09/2025 12:56
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La joaillerie et l’Afrique : une histoire en marche
L'Afrique va jouer un rôle de premier plan dans la joaillerie du XXIe siècle. Ce rôle est déjà considérable depuis la découverte en 1867, dans la région de Kimberley, d'importants gisements de diamants. Ces filons ont fortifié la prospérité d'une filière internationale qui s'étend de Mumbai à Anvers. Ils ont également contribué – plus recemment - au développement économique de plusieurs pays d'Afrique du Sud ( le Botswana notamment) et, dans une moindre mesure, d'Afrique de l'Ouest ( les premiers gisements ont été identifié dans les années 30 en Guinée, au Sierra Leone, en Cote d'Ivoire et au Liberia) tout en ayant un impact social pour le moins ambivalent : cette rue vers le diamant, jusqu'à la mise en place du Processus de Kimberley initié en 2003, a bien souvent financé des conflits, alimenté l'Apartheid et accéléré la colonisation. La négociante en pierres de couleur équitables Solange Boccovi met en lumière sur une collection de bagues créée par Maria Kovadi, des aigues-marines et des améthystes respectivement extraites dans les mines de Nassarawa et Bauchi au Nigeria. La découverte en 1967 de la Tanzanite, dans les collines de Merelani en Tanzanie, a ouvert un nouveau chapitre : celui de la diversification liée aux pierres de couleurs. Celles-ci ont tres vite été adoptées par les maisons de renom ; on pense à Tiffany & Co qui a tres vite introduit la tanzanite dans ses propositions. Découvertes dans les années 80 et 90, les gisements de tourmalines en Zambie, d’aigues-marines au Mozambique, de rubis en Tanzanie et à Madagascar, de grenats en Namibie fournissent des gemmes de plus en plus prisées par les joailliers. Cet attrait est plus vif que jamais, comme l’attestent les collections nouvelles, révélées ces dernières saisons par la plupart des griffes célèbres. Point commun des pierres citées ci-dessus : elles sont extraites dans une structure géologique très précise - la ceinture du Mozambique – en Afrique de l’Est. Ces extractions récentes, qui s’étendent de l’Éthiopie au Mozambique ont bien souvent renforcé la stabilité économique des pays producteurs – même si de nombreux défis persistent - grâce aux efforts conjugués des entreprises (Gemfields notamment au Zambie) et des gouvernements. L’engouement pour les pierres de couleur provenant de l’Afrique de l’Est va continuer à s’épanouir puisque de nouveaux gisements continuent de se révéler : citons notamment, depuis 2016 les gisements d’emeraudes et plus recemment d’opales découverts en Ethiopie, mais aussi les gisements de rubis et de tourmalines mis à jour depuis 2010 au Mozambique dans la région de Montepuez. Depuis la découverte en 1967 de la Tanzanite, les pierres de couleur, principalement issues de l’Afrique de l’Est, ont émergé dans les collections des joailliers contemporains. Méconnues, les gemmes issues de l’Afrique de l’Ouest – à l’instar de la tourmaline verte ou de la Goshenite - soulignent également le potentiel géologique du continent. L'Afrique de l'Ouest, qui possède de nombreux trésors minéraux, est moins sollicitée par les marques renommées qui représentent un pourcentage de plus en plus élevé du marché de la joaillerie. Voici pourquoi. La sortie du film Blood Diamond en 2006 a durablement marqué les esprits en pointant du doigt le financement des conflits par la vente de diamants et les conditions de travails inhumaines au Sierra Leone dans les années 90. L'impact médiatique du long métrage a certes conduit les clients à s'interroger sur la provenance des diamants (et par extension de toutes les pierres. Il a également encouragé les géants de l'industrie à améliorer la traçabilité des gemmes tout en renforçant l'efficience du Processus de Kimberley. Reste que cette vaste partie du continent, malgré l'assurance de bonnes pratiques garanties par des titans tels que De Beers, continue de rencontrer la frilosité des acheteurs. Solange Boccovi, fondateur et CEO de la société Cassiopee-A Gems veut changer la donne. Née en France à Lyon, cette experte formée à la gemmologie et au marketing du luxe, après un long passage en Afrique du Sud, s'est installée durant 10 ans au Nigeria où elle constate la richesse d'un patrimoine géologique qui fait briller tourmaline, grenat, améthyste et aigue-marine. « Je ne suis pas issue d'une lignée de diamantaires ou de joailliers mais j'ai toujours été attirée par les gemmes. Plusieurs membres de ma famille, notamment mes arrière-grands-parents, travaillaient avec la pierre brute. Au sein des cultures africaines, la pierre accompagne très souvent les rituels de plantation. » La négociante en pierres de couleurs équitables, dont la société est basée au Kenya, s'active à mettre en lumière la qualité d'une production souvent mal connue. « Nous développons un portfolio axé sur les gemmes de la plus haute qualité possible, provenant d'Afrique » Un travail de longue haleine. Il s'agit en effet de consolider un approvisionnement effectué de manière équitable.

Source: le point Afrique

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