Selon les premiers témoignages recueillis sur place, des hommes armés ont fait irruption dans l’enceinte de l’aéroclub en fin de journée avant de capturer les trois individus et de repartir à bord de plusieurs véhicules. L’un des otages serait le propriétaire de l’aérodrome, un ressortissant émirati installé de longue date au Mali, connu dans la région pour des actions caritatives, notamment la construction d’une école et l’entretien d’axes routiers.
Pour l’heure, l’enlèvement n’a pas été revendiqué. Toutefois, l’opération a eu lieu dans une zone où est actif le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda. Des images relayées par un média proche de mouvements jihadistes montrent les assaillants à l’intérieur d’un hangar de l’aérodrome, parmi plusieurs aéronefs légers.
Une stratégie d’« encerclement » de Bamako
Cette prise d’otages intervient dans un contexte marqué par la multiplication des attaques jihadistes dans le sud et l’ouest du pays. Les autorités maliennes redoutent une stratégie d’« encerclement » de la capitale, déjà visée par des actions sporadiques sur les grands axes routiers.
Le 3 août dernier, six travailleurs chinois avaient été enlevés sur le site d’une usine sucrière à Siribala, dans la région de Ségou, un rapt revendiqué par le JNIM. Les analystes estiment que les jihadistes cherchent à fragiliser la présence économique étrangère et à isoler Bamako en instaurant une forme de blocus autour des routes menant aux pays côtiers.
Silence officiel
Les autorités maliennes n’ont pas immédiatement commenté cet enlèvement. Les forces de sécurité ont renforcé leur présence dans la zone de Sanankoroba, selon des habitants joints par téléphone.
Le Mali reste l’un des pays les plus touchés par la crise sécuritaire qui frappe le Sahel depuis plus d’une décennie. Les enlèvements de ressortissants étrangers y sont fréquents, souvent utilisés par les groupes jihadistes comme moyen de pression politique ou source de financement.
NN/MPI