Cameroun : Maurice Kamto quitte le MANIDEM et reprend la tête du MRC
Yaoundé-Cameroun (Mapresse.info) – L’opposant camerounais Maurice Kamto a annoncé vendredi son départ du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM), pour reprendre la présidence du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), son parti d’origine. Cette décision intervient après son exclusion de la présidentielle du 12 octobre prochain.

Le 5 août dernier, le Conseil constitutionnel avait confirmé l’invalidation de la candidature de Kamto pour « pluralité d’investiture ». Le leader du MRC s’était présenté sous la bannière du MANIDEM, son propre parti n’étant pas en mesure de le parrainer faute d’élus, condition exigée par la loi.
Mais l’instance constitutionnelle a jugé qu’il y avait deux candidatures concurrentes déposées au nom du MANIDEM, invalidant ainsi la sienne. Kamto a aussitôt dénoncé une « manœuvre politique » orchestrée par le pouvoir du RDPC au moyen, selon lui, d’un « faux président du MANIDEM » et d’une « fausse seconde candidature » destinée à justifier son éviction.
Retour au MRC sous pression de ses militants
Le Conseil électoral d’Élections Cameroon (ELECAM) avait déjà rejeté sa candidature le 26 juillet, décision entérinée ensuite par le Conseil constitutionnel. Cette exclusion a provoqué une vague d’indignation au sein du MRC, qui reste sans représentation parlementaire ni municipale depuis le report des législatives et municipales à mars 2026.
Réuni le 6 septembre, le Conseil national du MRC a adopté une résolution invitant Maurice Kamto à reprendre ses fonctions de président national pour redonner un cap au parti. Ce dernier a répondu à cet appel en quittant le MANIDEM « avec effet immédiat » le 12 septembre. Dans un communiqué, il a salué « le sens patriotique » de Georges Anicet Ekane, président du MANIDEM, ainsi que « les bonnes dispositions » des cadres et militants de ce mouvement.
Un opposant écarté de la présidentielle
Candidat malheureux en 2018 face à Paul Biya, où il avait obtenu plus de 14 % des voix selon les résultats officiels, Kamto s’imposait comme le principal visage de l’opposition. Son éviction du scrutin de 2025 fragilise encore davantage le pluralisme politique dans un contexte marqué par la longévité du régime Biya, au pouvoir depuis plus de 40 ans.
Privé de participation électorale, Kamto a toutefois assuré à ses partisans que « la lutte continue », promettant de poursuivre le combat politique aux côtés du MRC.
Source: Mapresse.info
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