Présidentielle 2025 : après le rejet de leurs candidatures, Gbagbo et Affi renouent le dialogue

La rencontre, qui a duré plus d’une heure et demie, a dépassé le cadre protocolaire. Elle contraste avec les entretiens plus brefs accordés par l’ex-président à d’autres figures de l’opposition, comme Akossi Benjo du PDCI-RDA ou Hervé Coulibaly du GPS de Guillaume Soro. « Nous sommes dans le même bateau », a déclaré Affi N’Guessan, dont la candidature a été invalidée pour défaut de parrainages. Des retrouvailles politiques inattendues L’image a surpris. Car depuis plus d’une décennie, Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan étaient en froid, chacun revendiquant l’héritage du Front populaire ivoirien (FPI). Mais le rejet de leurs candidatures par le Conseil constitutionnel – faute de parrainages suffisants pour Affi, pour des raisons juridiques concernant Gbagbo – pourrait les pousser à réévaluer leurs rapports. Laurent Gbagbo a également reçu la direction du PDCI-RDA, représentée par Noël Akossi Benjo, ainsi qu’un représentant du mouvement Générations et peuples solidaires (GPS) de Guillaume Soro, actuellement en exil. « Il s’agissait davantage d’une première rencontre de prise de contact », confie un participant, sans donner de détails sur le contenu des discussions. Vers une recomposition de l’opposition ? Si aucune stratégie commune n’a encore été annoncée, ces réunions ouvrent une fenêtre de dialogue. Simone Ehivet, ex-Première dame et candidate recalée elle aussi, a de son côté salué « le travail » du Conseil constitutionnel, une déclaration largement critiquée sur les réseaux sociaux. Sur sa page Facebook, elle a néanmoins appelé à l’unification de l’opposition, estimant que l’essentiel était de faire bloc face à un éventuel quatrième mandat d’Alassane Ouattara. Pascal Affi N’Guessan doit s’exprimer publiquement lors d’une conférence de presse annoncée pour ce mercredi. Une prise de parole attendue, qui pourrait clarifier sa position et dire s’il est prêt à franchir le pas d’un rapprochement durable avec Laurent Gbagbo. Pour l’heure, l’opposition avance en ordre dispersé. Mais le revers commun enregistré devant le Conseil constitutionnel pourrait bien être le ciment d’un nouveau front politique, à un mois et demi de l’élection présidentielle.