Selon le communiqué, cette décision commune vise à « préserver la souveraineté judiciaire » des trois pays et à « mettre fin aux ingérences extérieures dans la conduite des affaires nationales ». Les autorités de l’AES accusent régulièrement la CPI de « partialité » et d’« instrumentalisation politique » contre les États africains.
Ce retrait marque une rupture historique avec une juridiction dont le Mali est membre depuis 2000, le Burkina Faso depuis 2004 et le Niger depuis 2002. Plusieurs enquêtes avaient été ouvertes sur des crimes commis au Mali, notamment après la crise de 2012, et plus récemment sur des violations présumées liées aux conflits armés dans la région.
Une décision qui intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l’AES et les partenaires occidentaux. Depuis leur prise de distance avec la CEDEAO en 2023 et leur rapprochement avec d’autres puissances, notamment la Russie, les trois régimes militaires multiplient les gestes de rupture vis-à-vis des institutions internationales jugées contraires à leurs intérêts.
L’annonce suscite déjà des interrogations chez des organisations des droits de l'hommes sur les conséquences pour les victimes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans la région sahélienne.
La CPI n’a pas encore réagi officiellement à ce retrait, qui ne prendra effet qu’un an après notification, selon les dispositions du Statut de Rome.
MC/MPI