Le secrétaire général du ministère, Doulaye Sanou, a présenté ces chiffres en marge d’une conférence de presse dédiée à la 7ᵉ édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO), prévue du 25 au 27 septembre à Ouagadougou.
Un poids lourd de l’économie nationale
Le Burkina Faso dispose actuellement de 22 permis d’exploitation industrielle, dont 13 mines en activité. À cela s’ajoutent 7 mines semi-mécanisées, 8 autorisations artisanales et plus de 800 sites informels, témoignant de l’importance de l’orpaillage dans les économies locales.
Selon la Direction Générale de l’Économie et de la Planification (DGEP), les produits miniers représentent 84 % de la valeur totale des exportations du pays. En 2024, la hausse de 3,6 % des recettes liées à l’or a contribué à amortir les effets de la crise sécuritaire et économique.
« Ces indicateurs satisfaisants traduisent la résilience du secteur minier burkinabè », a commenté M. Sanou, rappelant que l’or demeure la première source de devises du pays, loin devant le coton.
Les défis de demain : fermeture et réhabilitation
Mais derrière ces résultats, des défis majeurs se dessinent. L’édition 2025 de la SAMAO, qui devrait réunir plus de 2.000 participants venus d’Afrique et du reste du monde, se penchera sur une question cruciale : « Les défis de la réhabilitation et de la fermeture des mines en Afrique : quelle nouvelle vie pour les communautés locales ? »
Alors que certaines mines arrivent à maturité, la problématique de l’après-exploitation prend de l’ampleur. Comment assurer la reconversion économique des zones minières et éviter les friches industrielles ? Quelle place accorder aux populations locales dans ce processus ? Autant d’interrogations qui seront au cœur des débats.
Une industrie stratégique sous pression
Si l’or soutient l’économie burkinabè, il reste au centre de tensions. L’orpaillage artisanal, largement informel, échappe en grande partie au contrôle de l’État et alimente parfois des circuits financiers opaques. De plus, les attaques armées dans les zones minières perturbent régulièrement les activités des compagnies industrielles.
Entre croissance des recettes, dépendance accrue aux cours internationaux et impératifs de durabilité, le Burkina Faso joue une partition complexe. L’édition 2025 de la SAMAO sera ainsi scrutée de près, tant par les investisseurs que par les communautés locales, à la recherche d’un modèle minier plus inclusif et pérenne.
MC/MPI