Dans sa décision rendue le 23 septembre, le tribunal a estimé que la commercialisation de ces stocks d’uranium violerait les droits contractuels d’Orano, qui en revendique la pleine propriété. L’instance arbitrale a enjoint au Niger de s’abstenir de toute transaction sur cette ressource stratégique. Le CIRDI a également rappelé à l’État son obligation de libérer Ibrahim Courmo, représentant d’Orano détenu à Niamey depuis mai, en conformité avec un arrêt de la Cour d’appel nigérienne prononcé en juillet.
Cette décision s’ajoute au rejet de la tentative du Niger de récuser l’arbitre désigné par Orano. Pour le groupe français, il s’agit d’une confirmation de la « pertinence » de sa défense. Orano, qui se réserve le droit d’engager de nouvelles actions, y compris pénales, prévient qu’il réagira à toute tentative de préemption de l’uranium en cause.
Présent au Niger depuis les années 1970, Orano exploite, via la SOMAÏR, l’un des plus grands gisements d’uranium du Sahel, une ressource stratégique pour l’industrie nucléaire mondiale. Depuis le coup d’État de juillet 2023 et la rupture progressive entre Niamey et ses partenaires occidentaux, le secteur minier est devenu un terrain de tensions. Le Niger, quatrième producteur mondial d’uranium, cherche à diversifier ses partenariats, notamment vers la Russie et la Chine, tandis que la France tente de préserver ses approvisionnements et ses intérêts industriels.
MC/MPI